Ce voyage, je l'avais envisagé depuis longtemps (comme suite
notamment à un documentaire vu, il y a une bonne trentaine
d'années). Il est revenu à l'ordre du jour lors de la
canicule de l'an dernier : mes prochaines vacances ce sera
là
où il y a de la glace, de la neige, n'importe quoi, mais rien de
chaud m'étais-je alors répété. Donc cette
année, profitant d'un changement radical de situation
personnelle, j'ai décidé de passer à
l'action.
Celle-ci a d'abord consisté à écumer la toile pour
trouver le plus d'informations possible sur les voyages
organisés. J'en suis vite venue à la conclusion que
n'étant pas une conductrice chevronnée, ni une grande
sportive, j'avais tout intérêt à réserver un
tour "clé en main" et au vu des circuits, je n'ai pas
regretté mon choix. Certains parmi mes cinq compagnons de voyage
m'ont avoué qu'eux-mêmes avaient pensé à la
location de 4x4, mais qu'après avoir vu les routes, ils
étaient plutôt contents d'y avoir renoncé !
La formule "les routes" est d'ailleurs un peu exagérée.
Il existe UNE seule route : la route nationale nº1 (ce
qui
est assez logique...) et DES pistes aussi bien entretenues que
possible, mais rarement goudronnées. Et pas ouvertes toute
l'année. Mais l'amélioration est constante.
Pour l'équipement, humm, acheter des polaires
l'été, ça fait tout drôle, emporter des
chaussettes de laine et des sous-vêtements (sans oublier le
caleçon) chauds, c'est un peu étrange quand la
température extérieure dépasse les 25°
à Paris, mais quand on se retrouve en haut des cols à
0° ou près des glaciers... on est bien content de les
avoir emportés. Un seul regret : ne pas avoir acheté
des
chaussures de montagne montantes. Celles que j'avais étaient
parfaites pour marcher sur la neige et sur des terrains plats,
mais ne protégeaient pas les chevilles qui ont été
les grandes souffrantes de ce voyage.
De nombreux séismes au cours de sa courte existence sur la
planète (environ dix mille ans) ont secoué ce "grand petit pays", comme aimait
l'appeler notre guide, et la terre en garde les stigmates. Sol
très bosselé, souvent recouvert de rochers autour des
(superbes) cascades, où le pied ne trouve que rarement
à se poser droit, voilà souvent l'état du
terrain visité.
Onze jours, c'est peu. Peu pour connaître un pays.
Mais c'est aussi beaucoup. Beaucoup de temps pour voir, entendre,
sentir, respirer, goûter, toucher. Dans un milieu totalement
différent de ce que l'on a pu connaître auparavant,
tous les sens redeviennent actifs et, au travers d'eux, une
première découverte se fait.
En cette période toute particulière où le soleil
ne se couche jamais (surtout quand on est au nord de l'île, donc
très proche du cercle polaire), mais semble faire le yoyo avec
l'horizon, descend, descend pas ... ah ! déjà
remonté ! les journées paraissent plus longues que
24 heures, car ce que l'on appelle jour n'a, en fait, pas de fin. et la
nuit (comme nous la connaissons) n'existe pas.
Et ces onze jours nous ont permis de tourner autour de l'île
comme l'aiguille autour d'une horloge. Le doigt sur la détente
(je veux dire sur le déclencheur de l'appareil photo), j'ai
"volé" des images, en espérant capter quelque chose de
l'ambiance ...
C'est peut-être à cause de cette épée de
Damoclès qui pèse sur les Islandais (en plus des
éruptions volcaniques environ tous les 4 ans, il y a de
fréquents tremblements de terre), que le taux de
criminalité est l'un des plus faibles du monde et la
délinquance quasi-inexistante. La menace contenue à
l'intérieur de leur sol est tellement forte, que seule la
solidarité peut aider à survivre dans un pays où
les entrailles de la terre peuvent, à tout moment et en quelques
minutes, tout détruire.
En espérant que cette menace ne se concrétisera pas de
sitôt, je vous souhaite une bonne promenade dans ces pages.
Mais ... couvrez-vous, il ne fait pas chaud !
:-)
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